Looper et le voyage dans le temps
Dans un futur proche (2074), la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé (2044) où des tueurs d’un genre nouveau, les « loopers », les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…
Une histoire de paradoxe
Sorti en salle le 31 octobre dernier, Looper est un film de Rian Johnson, avec Bruce Willis, Joseph Gordon-Levitt et Emily Blunt en distribution principale.
L’histoire qui nous est ici proposée repose sur une exploration du paradoxe du grand-père (que se passe-t-il si je retourne dans le passé pour tuer mon grand-père ?) ; une exploration déjà engagée par nombres d’artistes, à commencer par Barjavel en 1944.
Même s’il n’est ni d’une originalité folle, ni le chef d’œuvre que l’on aurait pu attendre, le film possède, hors son casting, des qualités indéniables. Car la véritable identité de Looper est dans sa manière presque intuitive (dixit Rian Johnson), globale et instantanée, de capturer et de nous faire vivre les paradoxes possibles engendrés par tout voyage dans le temps.
Un temps pour tous
Passant de scènes d’action souvent sanglantes à des passages lents presque contemplatifs, l’intrigue nous transporte d’une époque à une autre, de manière fluide et assez élégante, au travers du regard des protagonistes.
Car, loin d’une complexité scénaristique qui pourrait venir empêcher l’émergence d’un certain flow, l’accent est surtout mis sur les personnages et sur leur interaction avec eux-mêmes et les autres. Le fait de voyager dans le temps, et ce que cela peut engendrer de problématiques, est mis en arrière-plan, même si l’ensemble est exploité avec un certain brio.
À la croisée de l’Armée des douze singes (déjà avec Bruce Willis), du minutieux Primer ou encore de l’inoubliable Retour vers le futur, Looper donne donc l’impression d’en avoir digéré et retranscrit leur essence, efficacement, tout en évitant d’être simpliste.
Un temps pour tout
À la vue de la scène finale du film, et tout comme la science s’interroge depuis plusieurs décennies, on se surprend à se demander : Et si notre conscience, via nos intentions conscientes ou inconscientes, utilisait constamment de l’information issue de nos différents « moi » du temps pour nous frayer un chemin dans le monde, et constamment boucler des boucles ?
2 commentaires
Beaucoup beaucoup d’informations à rabouter… j’ai perdu le fil en cours de film.
j’avais faim.. l’estomac plus fort que le cerveau…
Et si notre conscience, via nos intentions conscientes ou inconscientes, utilisait constamment de l’information issue de nos différents « moi » du temps pour nous frayer un chemin dans le monde, et constamment boucler des boucles ?
OUI